1 ∙ L’Ascension — Tu dois l’admettre. C’est essentiel. Tu n’es pas une pierre précieuse, ni même un flocon de neige et encore moins une merveille. Non. Tu es une merde sordide. Un amas putride de chair et d’os se mouvant difficilement, luttant contre ses pensées éparses. Un déchet inutile. Évidemment, il ne s’agit pas des murmures de tes parents au-dessus du berceau, seulement d’une vérité difficile à avaler. Néanmoins, tu comprendras rapidement combien tu es un instrument de torture pour ceux que tu aimes et combien ils prendront plaisir à écraser ton myocarde. Comme l’équilibre est une loi universelle. Peu importe ta date de naissance, que tu sois allemand, que ta famille soit plus ou moins aisée. Tout le monde baigne dans la même houle ordurière. L’itinéraire est différent, parfois plus évident, mais la destination reste la même : un trou dans la terre pauvre con.
2 ∙ Le Mirage — Quitter Berlin est une élégante pirouette, presque une accolade entre tes maigres aspirations nourries à l’œstrogène, à la pression avec le doux rêve américain. Accepter le règne du consumérisme, l’embrasser de ta silhouette entière au point de sentir son haleine avariée sur ta nuque et ses doigts crochus dans ton dos. Ridicule carrière consistant à convaincre le troupeau à s’offrir le produit le plus défectueux. Rendre le monde meilleur ne gave pas ton compte en banque de billet, Leon, alors que demeurer seul dans cette immense ville semble combler ce... Manque d’estime. Ce manque d’affection. Petit garçon pleure-t-il encore après sa maman lorsque la lumière s’éteint ? Heureusement New York est une ville qui ne dort jamais.
3 ∙ L’Apogée — Félicitations. La chaîne alimentaire n’est-elle pas une échelle de la réussite ? Tu frises les sommets. Découvrant combien tout s’achète la beauté, l’amour, l’art, l’oxygène, eux. Toi. Polluer l’espace pour constater dans leur iris comme tu es implanté dans leur désir. Contrôler la frustration, anéantir les espérances pour mieux présenter le nouveau téléphone. Regardez comme il est formidable ! Il comblera sans mal l’abîme béant dans votre poitrine. Encore et toujours de la nouveauté pour continuer à gravir les échelons. Encore et toujours de la solitude et de la tristesse pour que vos cartes bancaires restent continuellement chaudes. Publicitaire. La résonnance n’est-elle pas belle ?
4 ∙ La Monotonie —Non. Non. Non… Lentement, l’oxygène s’échappe de tes poumons pour ériger des lésions dans tes muqueuses. Tu sombres dans le miasme ordinaire, spectacle aussi plat qu’un trottoir de rue : partager par tous et sans aucun intérêt. Crasseux et d’une banalité effrayante. Noyé dans tes billets indécents, oubliant la création pour la rentabilité. Shampoing. Voiture. Téléphone. Café. Yaourt. Comment persuader que ce modèle est nécessaire au bonheur ? Inutile, les clients sont des moutons dont le bêlement est une cacophonie bien connue. Pris au piège dans ton grand appartement, l’épiderme réchauffé par la solitude, dans ton canapé, dans ton lit, dans ta cuisine, dans ta superbe douche italienne… Tes belles possessions jadis possédés finalement te possèdent.
5 ∙ La Rupture — Ainsi s’approche l’échéance, la date de péremption joliment imprimé sur ton front. Asphyxié, tes lèvres tremblantes et bleutées. Les capillaires exsangues de la moindre vitalité, ton rythme cardiaque frénétique sous la houle tempêtueuse de tes pensées. Les cernes se creusent encore un peu… Ta finalité est si inéluctable que ton ordinateur s’écrasant sur le mur de l’open-space a surpris tout le monde. Un fracas puis le hoquet de stupeur. La sainte réussite s’effondre sous son propre poids. Jolie catastrophe n’est-ce pas ? Puis, dans un éclat, tu as couru jusqu’à sentir tous tes muscles brûler, jusqu’à ce que les dernières gouttes sanguines soient de l’acide dans ta bouche et même là… Tu as continué à courir, parce que l’oxygène s’infiltrait à nouveau.
6 ∙ La Ruine — Est-il nécessaire d’insister sur l’importance d’établir un échéancier de dettes ? Les huissiers sont sadiques, appréciant particulièrement les frais supplémentaires. Ils sonnent un matin pour emporter avec eux jusqu’à la poussière, se moquant allègrement de minimum vital. Néanmoins, ton exultation euphorique n’est pas une mise en scène. La pesante légèreté de l’être. La sensation de ne plus être un porte manteau, de ne plus être un produit consommable sur l’armoire. La liberté suinte de l’ensemble des pores de ta peau. Être licencié, digéré par la société et reléguer à la corbeille est une sensation si conflictuelle… L’embrasser demeure la meilleure solution. Pourquoi se perdre dans un appartement gigantesque lorsqu’un piètre studio est amplement suffisant à ta solitude ?
7 ∙ L’Éclipse — Évidemment. L’échec est un mythe savamment instillé dans les esprits pour mieux contrôler le pouvoir d’achat, les idolâtries, l’existence même. L’essence d’une vie réduite à d’infimes priorités. Tu as abandonné ces prérogatives. N’est-ce pas lorsque tout est perdu qu’il est possible de réaliser tout ce que l’on souhaite ? Pourquoi poursuivre un métier détesté simplement pour triompher sur l’échelle de l’égocentrisme ? Brûlons des voitures non par haine de ne jamais pouvoir les obtenir, mais pour transcender la volonté de ne jamais les vouloir. Pour cette liberté de ne jamais en avoir l’envie, le besoin.
8 ∙ L’Isolement — Et pourtant, cette solitude sillonne encore les moindres cellules de ton être. Elle creuse ses ornières dans ta cage thoracique et partout où se pose tes yeux tu observes le troupeau s’amasser en groupe. Et toi, tu erres avec du plomb dans l’estomac. Un seul prénom parvient parfois à s’infiltrer dans tes pensées, le sien. Shalimar King. Ordonnatrice d’une geôle apprêtée spécialement pour toi.
2 ∙ Le Mirage — Quitter Berlin est une élégante pirouette, presque une accolade entre tes maigres aspirations nourries à l’œstrogène, à la pression avec le doux rêve américain. Accepter le règne du consumérisme, l’embrasser de ta silhouette entière au point de sentir son haleine avariée sur ta nuque et ses doigts crochus dans ton dos. Ridicule carrière consistant à convaincre le troupeau à s’offrir le produit le plus défectueux. Rendre le monde meilleur ne gave pas ton compte en banque de billet, Leon, alors que demeurer seul dans cette immense ville semble combler ce... Manque d’estime. Ce manque d’affection. Petit garçon pleure-t-il encore après sa maman lorsque la lumière s’éteint ? Heureusement New York est une ville qui ne dort jamais.
3 ∙ L’Apogée — Félicitations. La chaîne alimentaire n’est-elle pas une échelle de la réussite ? Tu frises les sommets. Découvrant combien tout s’achète la beauté, l’amour, l’art, l’oxygène, eux. Toi. Polluer l’espace pour constater dans leur iris comme tu es implanté dans leur désir. Contrôler la frustration, anéantir les espérances pour mieux présenter le nouveau téléphone. Regardez comme il est formidable ! Il comblera sans mal l’abîme béant dans votre poitrine. Encore et toujours de la nouveauté pour continuer à gravir les échelons. Encore et toujours de la solitude et de la tristesse pour que vos cartes bancaires restent continuellement chaudes. Publicitaire. La résonnance n’est-elle pas belle ?
4 ∙ La Monotonie —Non. Non. Non… Lentement, l’oxygène s’échappe de tes poumons pour ériger des lésions dans tes muqueuses. Tu sombres dans le miasme ordinaire, spectacle aussi plat qu’un trottoir de rue : partager par tous et sans aucun intérêt. Crasseux et d’une banalité effrayante. Noyé dans tes billets indécents, oubliant la création pour la rentabilité. Shampoing. Voiture. Téléphone. Café. Yaourt. Comment persuader que ce modèle est nécessaire au bonheur ? Inutile, les clients sont des moutons dont le bêlement est une cacophonie bien connue. Pris au piège dans ton grand appartement, l’épiderme réchauffé par la solitude, dans ton canapé, dans ton lit, dans ta cuisine, dans ta superbe douche italienne… Tes belles possessions jadis possédés finalement te possèdent.
5 ∙ La Rupture — Ainsi s’approche l’échéance, la date de péremption joliment imprimé sur ton front. Asphyxié, tes lèvres tremblantes et bleutées. Les capillaires exsangues de la moindre vitalité, ton rythme cardiaque frénétique sous la houle tempêtueuse de tes pensées. Les cernes se creusent encore un peu… Ta finalité est si inéluctable que ton ordinateur s’écrasant sur le mur de l’open-space a surpris tout le monde. Un fracas puis le hoquet de stupeur. La sainte réussite s’effondre sous son propre poids. Jolie catastrophe n’est-ce pas ? Puis, dans un éclat, tu as couru jusqu’à sentir tous tes muscles brûler, jusqu’à ce que les dernières gouttes sanguines soient de l’acide dans ta bouche et même là… Tu as continué à courir, parce que l’oxygène s’infiltrait à nouveau.
6 ∙ La Ruine — Est-il nécessaire d’insister sur l’importance d’établir un échéancier de dettes ? Les huissiers sont sadiques, appréciant particulièrement les frais supplémentaires. Ils sonnent un matin pour emporter avec eux jusqu’à la poussière, se moquant allègrement de minimum vital. Néanmoins, ton exultation euphorique n’est pas une mise en scène. La pesante légèreté de l’être. La sensation de ne plus être un porte manteau, de ne plus être un produit consommable sur l’armoire. La liberté suinte de l’ensemble des pores de ta peau. Être licencié, digéré par la société et reléguer à la corbeille est une sensation si conflictuelle… L’embrasser demeure la meilleure solution. Pourquoi se perdre dans un appartement gigantesque lorsqu’un piètre studio est amplement suffisant à ta solitude ?
7 ∙ L’Éclipse — Évidemment. L’échec est un mythe savamment instillé dans les esprits pour mieux contrôler le pouvoir d’achat, les idolâtries, l’existence même. L’essence d’une vie réduite à d’infimes priorités. Tu as abandonné ces prérogatives. N’est-ce pas lorsque tout est perdu qu’il est possible de réaliser tout ce que l’on souhaite ? Pourquoi poursuivre un métier détesté simplement pour triompher sur l’échelle de l’égocentrisme ? Brûlons des voitures non par haine de ne jamais pouvoir les obtenir, mais pour transcender la volonté de ne jamais les vouloir. Pour cette liberté de ne jamais en avoir l’envie, le besoin.
8 ∙ L’Isolement — Et pourtant, cette solitude sillonne encore les moindres cellules de ton être. Elle creuse ses ornières dans ta cage thoracique et partout où se pose tes yeux tu observes le troupeau s’amasser en groupe. Et toi, tu erres avec du plomb dans l’estomac. Un seul prénom parvient parfois à s’infiltrer dans tes pensées, le sien. Shalimar King. Ordonnatrice d’une geôle apprêtée spécialement pour toi.
créatif ∙ manipulateur ∙ persuasif ∙ impulsif ∙ protecteur ∙ violent ∙ visionnaire ∙ égocentrique ∙ perspicace ∙ destructeur ∙ audacieux ∙ instable ∙ confiant ∙ marginal ∙ ingénieux ∙ extrême