Nouvelle garde qui s’offre à moi. Une garde bien plus calme qu’à l’accoutumé, nous laissant bavarder dans la salle commune toutes les équipes aux complets. Un fait suffisamment rare pour être souligné, alors que les rires se font entendre et que mon regard ne peut s'empêcher d’errer sur le capitaine des secours que je m’évertue d’éviter depuis son arrivée. Du moins, évité est un bien grand mot lorsque l’on pense à nos messages échangés de manière un peu trop fréquente. Des messages anodins certes, mais qui vont totalement à l’encontre de ma résolution de rester loin de lui comme aime me le rappeler Maxwell avec tant de malice. Comme à chaque fois lorsqu’il s’agit de J.T, je sens poindre une nervosité dans ma cage thoracique. Nervosité qui m’agace autant qu’elle me trouble et je dois dire que je ne connais qu’un seul remède contre cela ; le sucre.
Ni une ni deux, je me dirige vers les placards de la salle commune, ne trouvant rien à mon goût, avant de me retourner face aux fourneaux et de découvrir une boîte qui crée instantanément une lueur de ravissement dans mes yeux. “Je ne sais pas qui à eu la bonne idée de ramener des Donuts, mais c’est mon héros !” Une phrase prononcée sous le ton de la rigolade alors que ma main se presse pour lever le couvercle et ramener le graal à mes lèvres.
“Ambulance 58, homme de la soixantaine à terre au palais des congrès d’Upper east side. Conscient, mais présentant diverses blessures.”
Une alerte qui me concerne enfin, donnant un goût étrange à cette première bouchée que je n’ai même pas eu le temps d’avaler, tandis que je dépose avec regret le reste de cette gourmandise sur une assiette, sachant pertinemment que je ne la reverrai sans doute jamais. Pressant le pas vers la sortie, je passe à côté de mon binôme qui semble quelque peu endormi “Allez, on à du pain sur la planche.” Des mots plutôt secs qui s'échappent malgré ma bouche encore pleine, tandis que je passe les portes de la salle commune direction la place de conductrice de l’ambulance.
La sirène retentit dans la ville, tandis que je me gare à la hâte sur le côté de la rue ou bon nombre de petits curieux semble s’être amassé. Je descends en trombe du camion, avant d’en faire le tour, ouvrant les deux large porte pour en sortir mon nécessaire de premier soin. “Messieurs dames, merci de nous laisser l’espace nécessaire pour travailler.” D’une voix puissante je somme à la foule de s’éloigner, ce qu’elle fait, mais de manière trop timide à mon goût, chose qui à le don de m’agacer un peu plus. Une jeune femme s’approche alors de moi, l’air paniquée, pour me conduire finalement vers l’homme qui nous à mené ici mon binome et moi. Un homme qui m’est étrangement familier, mais que je ne reconnais pas dans l'adrénaline du moment. “Merci mademoiselle.” Deux mots chuchotés, tandis que mes genoux se pose rapidement au sol, ne perdent nullement de temps pour sortir mon stéthoscope que je dépose autour de mon cou et me munir d’une petite lampe pour dans un premier temps vérifier les réflexe oculaire du patient afin d’éliminer tout risque cérébral. “Bonjour Monsieur, je me prénomme Bethany Weaver et voici mon collègue. N’ayez crainte, vous êtes entre de très bonnes mains.” Ma voix se veut douce, au même titre que ce sourire que je lui offre. Un sourire rassurant ayant pour but de limiter le stress ressenti par le patient lors de l’examen. Lumière allumée, je me rapproche de son œil droit avec douceur; vérifiant l’état de sa pupille qui réagit normalement. “Pouvez-vous me dire votre nom, prénom et âge s’il vous plaît ?” Une question futile, mais qui me permet de vérifier la cohérence de ses propos, tandis que mon binôme est en train de recueillir les informations nécessaires auprès de la demoiselle qui semble travailler pour cet homme fort bien habillé. Après avoir constaté le bon fonctionnement des réflexes oculaires du soixantenaire, et avoir entendu son cœur battre normalement. Me voila en train de faire un rapide contrôle visuel, me permettant de distinguer des taches rouges sur ses mains, mais aussi sur son front. “Je suis désolée de vous demander ça, mais pouvez-vous me dire ce qu’il s’est passé exactement ?” Un retour en arrière fort peu agréable que je lui demande, n’attendant pas le débriefing de mon collègue. Un retour en arrière qui me sera fort utile, mais surtout qui va me permettre de m’attarder sur ses blessures physiques, mais surtout sur sa blessure crânienne qui m’inquiète d’autant plus que je vois les mains du brun trembler. Un signe qui peut correspondre à une multitude de choses, mais que je ne dois surtout pas minimiser.
#MissionSemaine *1