escape game ; bakou
15 septembre 2024

TW langage vulgaire ; rivalité

Il est temps de tourner la page d’une course qui n’a pas été celle souhaitée en arrivant quelques jours plus tôt dans ce même paddock que je suis en train de fouler. L’objectif était celui de limiter la casse, sur un enchaînement de deux circuits qui ne conviennent définitivement pas à notre voiture s’éloignant des meilleurs de la grille, ne pas trop perdre de point au championnat. Pourtant, à chaque fois que je baisse la visière de mon casque, c’est pour un seul et unique résultat à la clé ; la victoire, c’est tout ce qui compte pour moi, pour l’homme qui a été construit, formaté par son père, pour devenir une machine à gagner, une légende de ce sport que j’aime tant. Mes doigts sont en train de jouer avec la lanière du pass qui dépasse de ma main, alors que mes pieds sont en train de m’approcher pas après pas, de la sortie de ce circuit, de manière anonyme. Plus aucun vêtement de l’équipe pour laquelle je cours est présent sur moi, des affaires beaucoup plus simples, plus sobres, plus Thelio Jordaens. Je ne suis désormais plus un pilote de course, simplement un homme qui vient de terminer pour aujourd’hui son rôle professionnel, pour devenir un homme le temps de quelques heures. Sans doute Rosalia est-elle en train de chercher ma trace, retraçant chacun de mes mouvements pour arriver à moi, tel le petit poucet, malheureusement pour elle, ce n’est pas maintenant qu’elle va y parvenir. Loin de moi l’idée de rester plus longtemps avec une babysitter, faisant attention et surtout, enregistrant tout ce que je peux dire face aux médias, me briefant avant, pendant et même après un week-end de grand prix, en ayant conscience que je ne suis pas quelqu’un qu’on bride et qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, que cela plaise ou non. « C’est ton moment Torres. Tu te défiles ou tu me suis ? » Ce sont très exactement les mots qui sont en train de franchir la barrière de mes lèvres, alors que je suis arrivé au niveau de la mannequin, cette femme que je prends plaisir à pousser dans ses retranchements, qui va devoir renoncer à ses principes, qui elle est, ou accepter de passer du temps en compagnie de quelqu’un qu’elle n’apprécie pas, dans tous les cas, j’en suis gagnant et c’est ce que j’aime. « A toi de décider, mais c’est maintenant que ça ce joue. » Tout ce que je souhaite, ne pas lui laisser le temps de réfléchir, laisser son inconscient s’exprimer, alors que je suis en train de passer les portiques d’un paddock que je suis définitivement en train de quitter. « A moins que t’es peur de ce qui t’attend. » Une petite couche supplémentaire, en même temps que je suis en train de glisser dans la poche arrière de mon jean un pass que ne me sera utile que la semaine prochaine, quelques jours seulement, dans un tout autre pays, un autre continent même, pour un avion à prendre dans de très longues heures.