#TheEmpireCity

douce euphorie coulant dans tes veines, embruns qui te picotèrent le nez malgré la légère pression sur le verre pour annihiler tout sentiment. pensées qui s’égaraient, la main n’appuyant sur le comptoir avant de distinguer difficilement ton reflet dans le miroir à l’arrière. tu attendis un quelconque geste, un rapprochement inopiné, mais rien ne semblait te satisfaire. sourire qui s’envolait tout comme le soleil à l’extérieur. l’obscurité s’engouffrait dans la salle, faisant fuir certains clients sauf toi. œillade furtive lorsqu’une ombre s’approcha de toi, enfin tes lèvres se retroussèrent. mais qui disparut dans une flopée de poussière, après une parenthèse suspendue dans l’étroitesse de la cabine de toilettes. plaisir éphémère qui te fit regagner ta place pour calmer ta soif. ou plutôt ton amertume. tu ne parvenais pas à effacer ce visage noirci par la fumée, ces yeux qui te hantaient maintenant depuis une semaine. la silhouette se fondant parfois dans les recoins sombres, celle sculpturale, elle rythmait ton quotidien avec sa faux. une amie sans aucune empathie, aussi sèche que son arme. comme compagne, tu rêvais mieux. fallait-il finir peu de temps après sur le bitume quand des bras tentèrent de nettoyer le plancher derrière toi ? tu pestas, cherchant dans tes poches ton portefeuille. mais il demeurait invisible. une voix te fit retourner et tu te figeas. un visage se découpa dans ton champ de vision, reconnaissable entre mille. "putain, tu as choisi ton meilleur moment pour apparaître. que veux-tu ?" le ton las, moins cassant que tu aurais voulu lui faire croire.